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Tabac : Et si vous repreniez le contrôle ?

Publié le 00/00/2024

Environ 10 minutes de lecture

Le tabagisme est un fléau de santé publique, et les chiffres parlent d’eux-mêmes. En moyenne autour de 15-16 ans. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette tranche d’âge est critique car l’addiction à la nicotine se développe plus facilement à cet âge. (1)

Une fois que l’habitude est installée, elle dure en moyenne 20 à 25 ans et souvent, il faut plusieurs tentatives avant de réussir à s’en libérer.(2) Mais la bonne nouvelle, c’est que 30 % des fumeurs réussissent à arrêter définitivement après avoir essayé plusieurs fois.(3)

Le tabagisme ne cause pas que des dégâts invisibles. Chaque année, il est responsable de 8 millions de décès dans le monde, soit environ 20 % des décès évitables.(4) Fumer augmente considérablement le risque de maladies graves, comme les cancers, les maladies cardiovasculaires et les problèmes respiratoires chroniques. Ces pathologies peuvent réduire la qualité de vie et l’espérance de vie. 

Imaginez : les poumons et le cœur sont comme des moteurs. Avec chaque cigarette, on les encrasse un peu plus, jusqu’à ce qu’ils fonctionnent mal ou finissent par s’arrêter.

BPCO : quand les poumons crient à l’aide

L’un des risques les plus fréquent pour les fumeurs est la BPCO, ou broncho-pneumopathie chronique obstructive. En termes simples, c’est une maladie des poumons qui rétrécit progressivement les voies respiratoires, rendant la respiration de plus en plus difficile. On peut comparer cela à une paille dans laquelle on essaie de souffler : au début, tout va bien, mais au fur et à mesure que la paille rétrécit, l’air a de plus en plus de mal à passer.(5)

Ce qu’il y a de sournois avec cette maladie, c’est que beaucoup de gens en sont atteints sans le savoir.

Elle se développe lentement et ses premiers symptômes, comme une toux persistante ou de l’essoufflement, sont souvent ignorés ou attribués à l’âge . Pour diagnostiquer cette maladie, il existe un test simple appelé spirométrie, qui mesure combien d’air une personne peut expirer rapidement. Ce test est essentiel pour déterminer si les poumons sont “bouchés”, un peu comme un tuyau d’arrosage pincé.

Vous vous demandez surement quelles sont les conséquences de cette maladie ?

Sans compter le fait qu’elle augmente le risque d’infection pulmonaire, des crises nécessitant une hospitalisation ou encore une insuffisance respiratoire. Imaginez devoir constamment lutter pour prendre une simple bouffée d’air, où chaque chaque respiration devient un véritable effort.

Voila ce qu’est vraiment la BPCO.

Mais il y a de l’espoir. Arrêter de fumer est la première étape pour ralentir cette dégradation. Bien que les dommages déjà causés aux poumons ne puissent pas être entièrement réparés, cesser de fumer permet de stopper l’aggravation. La capacité pulmonaire, mesurée par le VEMS (Volume Expiratoire Maximal en une Seconde), se détériore beaucoup plus lentement après l’arrêt du tabac et le déclin revient à un niveau proche de celui des non-fumeurs . En d’autres termes, si on compare cela à une pente glissante, arrêter de fumer permet de ralentir la descente. (5)

Les avantages de l’arrêt du tabac sur la santé

Arrêter de fumer améliore rapidement la santé respiratoire et réduit les symptômes comme l’essoufflement. À long terme, cela stabilise la fonction pulmonaire, diminue considérablement le risque de maladies graves comme les cancers et les maladies cardiaques, et permet de retrouver une meilleure qualité de vie en réduisant la fatigue quotidienne liée aux difficultés respiratoires. (6,7)

Les avantages économiques de l’arrêt du tabac

Pour les fumeurs : En Belgique, où un paquet de cigarettes coûte environ 7 euros, un fumeur qui consomme un paquet par jour dépense plus de 2 500 euros par an. En arrêtant, cet argent peut être réinvesti dans d’autres aspects de la vie, améliorant ainsi le bien-être financier. (8)

Pour la santé publique : Le tabagisme impose un coût énorme à la société en termes de soins de santé. En Belgique, il est estimé que les maladies liées au tabagisme coûtent des millions chaque année. Réduire le nombre de fumeurs permettrait d’économiser d’énormes sommes en soins médicaux et hospitalisations liées aux cancers, maladies pulmonaires et cardiaques.

Diminution des jours d’absence au travail : Les fumeurs sont souvent plus malades et manquent davantage de journées de travail, ce qui a un impact sur la productivité. Arrêter de fumer réduit les risques d’infections respiratoires, ce qui diminue les jours de congé maladie. (9)

Les moyens d’arrêter de fumer

Thérapies de substitution nicotinique (TSN) qui sont des patchs, gommes à mâcher ou sprays nasaux sont des moyens courants et efficaces pour aider à réduire les symptômes de manque.*

Médicaments comme la varénicline et le bupropion : Ces médicaments aident à réduire les envies de fumer et augmentent les chances de réussite. En Belgique, ces traitements sont souvent remboursés partiellement, ce qui facilite leur accès  .

Programmes de sevrage tabagique : Des initiatives comme Tabacstop en Belgique offrent des services de conseils gratuits, des lignes d’assistance téléphonique, et un suivi personnalisé pour aider les fumeurs à arrêter. Les lignes sont ouvertes du lundi au vendredi de 15 à 19 heure au 0800 11 100

Support psychologique et comportemental : Combiner un soutien psychologique avec des médicaments s’avère souvent plus efficace que de se contenter d’un traitement seul. Des consultations en ligne ou en face à face avec des spécialistes peuvent apporter le soutien nécessaire pour faire face aux moments difficiles. (6,9)

Avant de finir...

La décision d’arrêter de fumer n’est jamais simple, mais elle en vaut toujours la peine. Il ne s’agit pas de mesurer les années perdues mais de redonner de la valeur à celles à venir. Chaque souffle retrouvé, chaque jour sans dépendance est une victoire qui mène vers une vie plus libre et plus sereine.

Peu importe où vous en êtes aujourd’hui, sachez que le chemin vers la libération du tabac est accessible. Il ne faut pas sous-estimer la force du premier pas ni les soutiens disponibles autour de vous. 

Prenez votre courage à deux mains et osez vous offrir une chance de renouveau.